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  • Photo du rédacteurAugustin Comte

Neurophysiologie du stress : Levons le pied !

Dernière mise à jour : 16 mars 2023

Sur la plupart de nos objets électroniques il y a un mode "économique" et un mode "performance". Certains modèles de voitures ont un mode sport augmentant les reprises (accélération, couple etc). Par contre ceci se fait en général au prix d'une forte consommation d'énergie et d'une usure prématurée.


Après des millions d'années d'adaptations, nous avons développé cette capacité d'orienter très rapidement notre métabolisme afin de permettre la fuite et le combat, ou la récupération et le repos. En cas de crise nous pouvons passer en mode turbo.

Généralités sur le système nerveux

Vous trouverez ici une rapide description de l'anatomie et de la physiologie du système nerveux. Elle n'est pas nécessaire à la compréhension de la suite de l'article, aussi sentez-vous libre de sauter cette partie ou d'y revenir après en cliquant sur la flèche à gauche.




Qu'est ce que le système nerveux autonome et à quoi sert-il ?

Nous n'avons conscience que d'une infime partie de tout ce qui se trame dans notre corps: notre cœur bat sans que nous le décidions, notre intestin grêle n'a pas besoin que nous le contractions consciemment etc.

Tous ces automatismes sont gérés par une partie du système nerveux périphérique appelée système nerveux autonome (ou neurovégétatif, ou viscéral). Le système endocrinien et lui sont les principaux chefs d'orchestre de l'homéostasie, le maintient de l'équilibre du milieu intérieur (taux d'acidité du sang, température interne, pression artérielle etc). Il contrôle notamment les muscles lisses (dans les intestins, les vaisseaux sanguins, ...), les muscles cardiaques, la majorité des glandes exocrines (digestion, sudation...) et certaines glandes endocrines (les surrénales, le pancréas etc).

Ce système nerveux autonome est lui-même en 2 parties qui fonctionnent de façon antagoniste (l'une va enclencher des réactions opposées à l'autre) :

  • Le système parasympathique contrôle le fonctionnement normal, au repos et les mécanismes de "récupération" de l’organisme. Je suis sur une chaise longue, en sécurité, détendu, je digère tranquillement mon repas et je n'ai qu'une conscience limitée de ce qui se passe autour de moi.

  • Le système orthosympathique (ou sympathique) dont l’activité contrôle principalement l’adaptation du fonctionnement de l’organisme aux situations d’urgence. Je perçois un danger et stoppe tout ce que je suis en train de faire, je suis en hypervigilance, prêt à bondir.

Ce dernier est le fameux mode turbo évoqué plus haut. Il s'agit d'une formidable évolution de notre système nerveux nous permettant de réagir dans les situations de stress, lorsqu'il faut fuir ou lutter. Tout le métabolisme est orienté dans cette direction ; le système orthosympathique va par exemple :

  • commander la dilatation des pupilles afin d'augmenter l'acuité visuelle et mieux voir le danger,

  • mettre en tension les tympans pour entendre de plus loin (d'où certains types d'hyperacousies et acouphènes),

  • le sang va être dirigé vers les muscles (permettant la locomotion) au détriment des autres systèmes,

  • la digestion va être stoppée (ou du moins très ralentie),

  • le cerveau va traiter beaucoup plus d'informations à la seconde (on peut mesurer une augmentation des ondes cérébrales),

  • le foie va produire du glucose en prévision d'une surconsommation liée à une activité musculaire intense,

  • les muscles striés squelettiques vont être plus facilement sollicitables (un même potentiel d'action neuronal va solliciter plus de fibres musculaires et donc plus de puissance), les muscles et les fasciae sont comme en pré-tension,

  • la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire vont être augmentés afin de faire face à cette accélération générale du métabolisme,

  • la vessie va être relâchée afin que nous ne soyons pas gêné par une subite envie pressante en pleine action,

  • les surrénales vont produire de l'adrénaline,

  • Les glandes sudoripares vont produire de la sueur afin de limiter la surchauffe,

  • etc.


Nos émotions peuvent déclencher des réactions orthosympathiques "de stress" : on a la gorge serrée, la boule au ventre, le poil qui se hérisse, des sueurs froides etc. C'est d'ailleurs ce que détectent les polygraphes (les détecteurs de mensonges). Ils mesurent différents paramètres qui vont être modifiés si je suis en train de mentir, comme la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire la dilatation des pupilles, la conductivité de la peau (qui augmente quand on transpire).

D'une façon générale, le système nerveux autonome est en grande partie responsable des réactions de notre corps aux émotions et à nos pensées.

Le juste équilibre repos-action

Notre santé dépend énormément du bon équilibre entre activation des systèmes nerveux parasympathiques et orthosympathiques, entre le repos et l'action, la récupération et la lutte. En fait, être stressé, d'un point de vu neurologique, c'est être en hyperorthosympathicotonie. Ce vilain mot signifie simplement: sur-activation chronique du système nerveux orthosympathique (au détriment du système nerveux parasympathique bien sûr).

En cas de stress prolongé, le taux de cortisol dans le sang va augmenter, le digestion et le sommeil vont se dégrader, la fatigue s'accumule, le corps et tendu, inconfortable, l'humeur est instable et rend très irritable, à fleur de peau. Les fasciae du corps vont être tendus, épaissis et provoquer des maux de dos (voir article sur les fasciae). Des maux de tête, acouphènes, et des douleurs peuvent également survenir. Sur le long terme des fonctions se dégradent: le système immunitaire est moins efficace et de nombreux organes sont inflammés de façon chronique, ce qui peut favoriser l'apparition de nombreuses maladies dites "de civilisation" (diabète, la NASH, les cancers, hypofertilité, ...) mais également à la dépression.

Le problème c'est que notre mode de vie moderne est bien loin du contexte du primate d'il y a plusieurs centaines de milliers d'année. Le système orthosympathique était alors activé temporairement le temps nécessaire à terrasser un adversaire, à fuir un tigre à dents de sabre etc. Aujourd'hui, nous sommes dans ce "mode turbo", des jours, des mois voire des années durant : les stresseurs sont très nombreux, ce sont toutes les micro-agressions du quotidien:

  • une sonnerie de réveil un peu stridente,

  • courir pour attraper son bus,

  • les embouteillages,

  • la notification indiquant les 213 mails accumulés,

  • la énième réunion qu'on a très envie de quitter,

  • une rue bondée de passants au visage fermé qui vous bousculent sans ménagement,

  • le manque de sommeil,

  • la charge mentale,

  • la pollution sonore,

  • ...

Toutes ces "petites" choses se cumulent, se superposent aux fragilités que nous portons déjà et activent ce qu'on appelle le circuit du stress et donc le système nerveux sympathique. Bien sûr nous sommes très inégaux face au stress. Notre éducation, notre culture et, bien sûr, notre histoire de vie conditionnent l'impact qu'il va avoir sur nous et la façon dont nous allons y répondre.

Il est donc crucial d'apprendre à maintenir cette balance orthosympathique/parasympathique. Il n'y a pas de solutions miracles, mais l'assiduité est toujours récompensée. Vous trouverez ci-après différents outils simples mais qui ont fait leur preuve.


La boîte à outil


Pratiques du corps et de l'esprit

Le sport

Le Qi Gong

Le yoga

Le Tai-Chi-Chuan

La méditation

Les techniques respiratoires


Nutrition

Aliments à éviter

Aliments à privilégier

Médecines alternatives


Différentes médecines comme la médecine traditionnelle chinoise, l'ayurveda ou l'ostéopathie peuvent être très bénéfiques pour rééquilibrer la balance entre le parasympathique et l'orthosympathique.

Ostéopathie

Médecine traditionnelle chinoise

Ayurveda

Autres ressources



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